Bases de la génétique

Comme pas mal de monde me demande des conseils et quelques leçons de génétique, je vais essayer de vous expliquer les bases  de manière vulgarisée, avec de sublimes (haha) croquis faits par mes soins, ça va être biotifoule :’)

ATTENTION, n’étant pas à l’abri d’une bourde, il se peut qu’il y ait des erreurs, ou que ce soit mal expliqué ! Dans ce cas, n’hésitez pas à m’écrire. Toute critique constructive est bonne à prendre !

1) Leçon numéro 1, les gènes fonctionnent par deux :

Premièrement, ce qu’il faut savoir et comprendre, c’est qu’on travaille avec des gènes. Chaque rat possède des paires de gènes (comme les humains), qui déterminent sa couleur, son type de poils, son type d’oreilles…

Donc, un chromosome fonctionne toujours par deux, on appelle ça des allèles : disons pour imager que ce sont deux batonnets (un batonnet = un allèle).
Exemple concret : un papa rat possède deux batonnets, et la maman rat possède également deux batonnets (En réalité ils n’en possèdent pas que deux, mais c’est pour simplifier). Au hasard, quand ils se reproduisent, ils transmettent automatiquement un de leurs batonnets aux bébés.

Pour expliquer en images ça donne un truc du style (vous pouvez donc admirer mon sens artistique en direct) :

Si le génotype (les gènes) des parents est celui ci (papa a deux « batonnets » bleus, maman deux « batonnets » rouges:

Image hébergée par servimg.com

Ca donne ce genre de bagage génétique (papa transmet forcément un « batonnet » bleu et maman un « batonnet » rouge :

Image hébergée par servimg.com

2) Leçon n°2, dominant, recessif, keske ? :

Une fois que vous avez compris ça (papa et maman transmettent chacun un gène pour que bébé ait également deux gènes à chaque fois), le point suivant à retenir c’est qu’il y a des gènes dominants, et des gènes recessifs. (mais nooon rev’nez ! C’est super simple en fait ^^)
Il faut également savoir que chaque gène a un petit nom, et un code pour le reconnaitre.

Un gène dominant, ça veut dire que seulement un des deux parents doit le transmettre pour que le bébé aie ce gène, et qu’il suffit d’un seul « batonnet » pour qu’on le voie (pour que la couleur apparaisse sur le rat). Il est « plus fort » qu’un gène recessif. En gros, les deux parents peuvent le transmettre si ils l’ont, mais il suffit d’un seul (si l’autre ne l’a pas) pour qu’il apparaisse, et il apparait obligatoirement (puisqu’il domine, non mais oh !). Un gène dominant ne peut pas se « porter » (c’est à dire ne pas apparaître mais se transmettre)
Un gène dominant se codifie en majuscule. Exemple : le gène agouti, dominant, se codifie « A ». Pour les gènes dont le « code » a deux lettres, c’est la première qu’on note en majuscules 😉 

Un gène récessif a besoin de s’exprimer deux fois (puisqu’il domine pas, faut bien qu’il s’exprime !). Ca veut dire qu’il est obligatoire que les deux parents le transmettent (et pas seulement un seul sur les deux) pour qu’il apparaisse. Il se codifie en minuscule. Exemple : le gène noir se codifie « a ».
Donc si un raton reçoit un gène gécessif de sa maman par exemple, mais pas de son papa, on ne voit pas le gène s’exprimer sur le rat (car il n’a qu’un « baton » alors qu’il en faudrait deux). On dit qu’il « porte » le gène.

Par contre, certains gènes récessifs cachent la couleur de base du rat qui peut être dominante ou récessive (un rat albinos a une couleur « cachée » par le gène albinos, il peut être albinos agouti ou albinos bleu, mais visuellement il restera blanc aux yeux rouges). 

Il faut également savoir que le gène noir et l’agouti sont le même ! L’agouti est la version dominante, et le noir la version récessive. De plus amples explications au dessous :p

3) Leçon n°3, exemples concrets basiques : 

Note : une paire de gènes s’écrit -/- ou — (par exemple d/d ou dd)

Si vous avez bien suivi, vous comprendrez que si le rat possède un gène dominant (exemple avec l’agouti « A » toujours), il suffit d’une seule branche pour que le gène s’exprime. 

Donc, prenons pour exemple la couleur de base du rat, un rat A/- (A/a ou A/A) sera agouti.  Un rat a/a sera noir. Un rat A/A sera apellé « Homozygote agouti » : il ne peut transmettre que l’agouti à ses bébés. Un rat A/a sera apellé « Hétérozygote agouti » : il peut transmettre l’agouti ou le noir. Un rat a/a, puisque c’est récessif, ne peut transmettre que le noir.

Petit exemple concret :

Roméo, joli rat agouti (pour ne pas compliquer, disons qu’on est sûrs qu’il est homozygote A/A), se fiance avec Juliette, jolie femelle noire (donc a/a).

On sait qu’il ne peut transmettre qu’une seule sorte de gène : l’agouti. Tous ses spermatozoïdes emmeneront donc avec eux un gène A

Juliette quand à elle, ne peut transmettre que le noir (sinon elle ne serait pas noire, vu que c’est une couleur recessive). Ses ovules emmeneront donc toutes le gène a.

Les bébés qui naitront seront donc tous a/A (un gène du papa, un gène de la maman). Ils seront donc tous agoutis hétérozygotes !

Deuxième petit exemple concret (un peu plus compliqué) :

Le bébé de Roméo et Juliette, Jack, est donc A/a. Il arrive à ses 18 mois et rencontre Rose, une sublime demoiselle noire (donc a/a).

Jack peut avoir deux types de sermatozoïdes :

Spermatozoïde 1 : a (couleur noire)

spermatozoïde 2 : A ( couleur agoutie).

Rose quand à elle ne peut avoir qu’un seul type d’ovule : a (couleur noire)

Il y aura donc deux types de bébé :

Spermatozoïde 1 + ovule : a/a le bébé sera noir.

Spermatozoïde 2 + ovule : A/a le bébé sera agouti hétéroygote.

Maintenant, vous pouvez appliquer a à tous les gènes : suffit de savoir si le gène est dominant ou recessif !

4) Leçon numéro 4, le cas concret du dumbo !

Maintenant vous savez ce qu’est un gène recessif, et que son code s’écrit en minuscules.  Petite complication maintenant : un gène recessif porté (ou le rat ne possède qu’une seule version, donc qui ne s’exprime pas visuellement) s’écrira en majuscules.  On va voir ça avec le gène dumbo :

Le dumbo, c’est donc recessif, et ça se codifie du . Un rat dumbo possède donc automatiquement deux fois l’allèle (le batonnet) dumbo : il est du/du. Un rat du/Du sera donc standard porteur dumbo (il possède un allèle dumbo sur les deux). Un rat Du/Du sera standard NON porteur dumbo.

Si papa Paul est dumbo (du/du) et maman Jacqueline aussi (du/du), 100 % de la portée sera dumbo : ils ne peuvent que transmettre le gène !

Si papa Paul est dumbo (du/du) et maman Pierrette porteuse (son papa était dumbo (du/du) sa maman standard (Du/Du) donc elle a reçu un seul allèle dumbo, elle est du/Du, ils transmettront chacun au hasard un de leurs allèles (batonnets pour les intimes). Chaque bébé a donc une chance sur deux (50%) de recevoir un gène Du ou un gène du de sa maman.
Donc il y aura des petits du/du et  d’autres du/Du. Il y aura donc 50% de bébés dumbos (statistiquement, hein :p dans la réalité ce n’est pas systématiquement mathématique), les 50% qui ne sont pas dumbo seront porteurs du gène grâce à papa.

Si papa Pierre est porteur dumbo (Du/du) et maman Pierrette aussi (Du/du), ils transmettent aussi chacun une branche au hasard. Statistiquement ça donne 25 % de dumbos.

Pour simplifier ça, il vous suffit de faire un petit tableau ! Mettons que la ligne du haut (en bleu) représente papa Pierre, et la colonne de gauche (en rose) maman Pierrette, on va décomposer leur gènes dumbo, donc ça donne : 

Dudu
DuDu/DuDu/du
dudu/Dudu/du

Pour chaque case, on va « additionner » ce qui se trouve dans la ligne « maman » et la colonne « papa » correspondante. On se retrouve donc avec une case Du/Du (bébés standards non porteurs dumbo), une case du/du (bébés dumbo) et deux cases Du/du (bébés standards porteurs dumbo). Donc statistiquement, ça donne 1/4 standards non porteurs dumbo, 1/4 dumbos, 2/4 standards porteurs dumbo. On considère donc que chaque bébé aura 25% de chances d’être standard non porteur dumbo, 25% de chances d’être dumbo, et 50% de chances d’être standard porteur dumbo. 

Par contre, visuellement, il sera impossible de savoir parmi les standards qui est porteur dumbo ou pas ! 

5) Leçon numéro 5, un poil plus compliqué encore (jeux de mots), le cas des gènes co-dominants…

Haaa, les poils. La ça devient un peu plus complexe compliqué (et encore, à coté des marquages, c’est de la rigolade), quand plusieurs gènes entrent en compte…

Le « plus simple », c’est le nu (« n »==> donc recessif, puisqu’écrit en minuscules). Encore faut-il que le rat soit un « vrai nu » et non pas un double rex très dépoilé, génétiquement. Il faut savoir que le nu « camoufle » les autres gènes de poils, donc un rat peut être soit un rat nu lisse (il est lisse mais cette caractéristique est cachée pas sa nudité) ou nu rex (idem), ou encore nu double rex (tout pareil).

Bref, pour faire simple, un rat nu est n/n. Il faut donc qu’il ait reçu le gène de papa ET de maman pour que ça s’exprime sur lui ! Un papa nu et une maman lisse non porteuse nu (ou inversement) donneront donc des bébés lisses porteurs nus. Deux parents lisses porteurs nus donneront 25 % de nus, c’est comme pour le dumbo…

On reviendra après sur le nu rex/double rex…

ATTENTION, on conseille de ne pas faire reproduire les rates nues : beaucoup d’entre elles ont des soucis de lactation. On conseille donc de passer par des rates porteuses du gène uniquement (d’où l’utilité de connaître la génétique !).

Là ou ça se corse, c’est pour le rex : ça n’est ni dominant, ni recessif, mais « codominant » : un rat rex (Re) aura donc automatiquement une branche rex et une branche lisse. Il sera donc… re/Re. S’il a deux branches rex (donc Re/Re) il sera double rex.

Vous pouvez vous entrainer à faire votre petit tableau, comme pour le dumbo :

Un rat rex (re/Re) et un rat lisse donneront 50% de lisses et 50% de rex

Un rat rex (re/Re) et un rat rex (re/Re) donneront du double rex (25%), du rex (50%) et du lisse (25%).

Un rat double rex (Re/Re) et un rat rex (re/Re) donneront 50 % de rex et 50% de double rex

Un double rex (Re/Re) avec un double rex (Re/Re) donnent 100% de double rex

Et Un double rex (Re/Re) avec un lisse (re/re) donnent 100% de rex.

Attention : en France, les rats appelés « velours » sont des rats avec le gène rex peu exprimé visuellement. Génétiquement parlant, c’est pareil que du rex. A l’étranger, le gène « velours » est par contre un gène à part entière, qui s’appelle velveteen, mais il n’est pas présent sur notre sol.

Pour les rats nu rex (n/n re/Re), c’est la même chose, mis à part qu’on ajoute le nu en plus (on commence à entrer dans les « doubles gènes » haha)  :

Un rat nu rex (n/n re/Rr) avec un rat lisse non porteur nu donneront 50% de bébés rex porteurs nus, et 50% de bébés lisses porteurs nus.

Un rat nu rex (n/n re/Re) et un rat nu lisse (n/n re/re) donneront 50% de bébés nus rex et 50% de bébés nus lisses.

Etc etc etc…

Pour continuer à apprendre, rendez vous sur la partie « table des gènes » qui montre divers gènes courants chez le rat !

Voila voila, j’espère vous avoir aidés à comprendre un peu mieux les affres de la génétique !

Je n’ai pas parlé de la génétique des marquages car c’est bien plus compliqué que pour les couleurs, les oreilles et les poils, car souvent ce sont beaucoup de gènes différents qui entrent en compte.

Pour vous aider à approfondir vos connaissances et en remerciement de m’avoir tout appris, voici les sites ou vous pourrez vous documenter et approfondir. Attention cependant, ils commencent à dater et ne sont plus mis à jour depuis des années, donc certaines infos sont incomplètes ou erronnées depuis le temps, nous avons découvert d’autres choses 😉

http://ratlala.free.fr/

Le LaboRAToire

Cet article a été rédigé par mes soins, grâce à ce que j’ai appris. Merci de me demander avant de recopier ou de citer cet article, et également de préciser vos sources.

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